Pour comprendre le fonctionnement du système électoral américain et connaître l’opinion d’une Américaine, les élèves ont posé leurs questions à Jennifer, citoyenne américaine installée en France.

Jennifer, depuis combien de temps vivez-vous en France ? Quelle est votre situation ?

Je suis d’abord venue en France pour étudier il y a 6 ans. Aujourd’hui je suis immigrée et je travaille en France.

Avez-vous pu voter aux dernières élections ? Si oui, comment ?

Oui j’ai voté mais la procuration n’existe pas aux États-Unis alors je n’ai pas pu demander à quelqu’un de voter à ma place comme en France. J’ai dû demander à mon bureau de vote en Virginie qu’il m’envoie mon bulletin
de vote. Puis je l’ai rempli et je l’ai renvoyé par courrier postal.

Le système électoral est-il différent aux États-Unis de celui de la France ?

Oui c’est un suffrage universel indirect, c’est-à-dire que le vote des citoyens va aux grands électeurs qui représentent le parti du candidat. Dans chaque état il y a des grands électeurs qui font partie du collège électoral. Le collège électoral choisit le futur président. Mais le nombre de grands électeurs est différent selon les états. Certains en comptent plus (ex : Caroline du Nord) que d’autres (ex : la Virginie).

Selon vous pourquoi Donald Trump a-t-il remporté l’élection alors qu’Hillary Clinton était favorite ? Qu’est-ce qui a plu en lui ?

Je pense que les gens voulaient du changement mais ils voyaient en Hillary Clinton une continuité de la politique de Barack Obama (président depuis 2009) car elle vient du même parti politique que lui et elle a fait partie de son équipe (…). Je pense aussi que ce qui a plu aux gens qui ont voté pour D. Trump, c’est la simplicité de ses discours. Son vocabulaire est très basique et limité alors une partie de la population l’a considéré comme quelqu’un qui sait parler à « tout le monde ».

Certaines de ses idées sont contestées aux États-Unis et en France, pouvez-vous nous en dire plus sur ses idées principales ?

On peut parler de sa politique anti immigration mais l’Amérique a toujours été un pays d’immigrés (…) nier cette identité de notre histoire cela ne représente pas l’Amérique. Le mur avec le Mexique ne va pas résoudre le problème. Comme beaucoup d’Américains qui s’y opposent, je pense qu’il y a d’autres solutions possibles. Pour la condition des femmes c’est très dangereux car il a nommé un juge très conservateur qui va peut-être essayer de revenir sur le droit à l’avortement et toucher aux droits des femmes en général.

Et sa position face aux traités internationaux, sur le réchauffement climatique ?

Il s’adresse aux gens qui craignent ces accords à cause du changement qu’ils entraineront dans l’industrie, comme en Virginie Occidentale par exemple où il y beaucoup de mineurs. Ils ont peur des politiques qui veulent mettre les moyens dans la recherche des énergies renouvelables, ils ont peur de perdre leur travail actuel. Trump les rassure en refusant ces traités internationaux.

Pensez-vous que son élection va créer un changement important dans la société américaine ? Et dans le monde ?

Ce que je crains c’est ce qui va se passer après dans les autres pays et l’effet boule de neige. Après le Brexit et l’élection de Donald Trump, est-ce qu’un candidat populiste pourrait être élu en France ou en Allemagne aussi ? (…). Si l’on veut rester optimiste peut-être que cela va créer un nouvel élan dans le monde, pour une autre position et inciter les autres pays à s’opposer pour défendre les droits humains. Je pense surtout que l’on doit garder un esprit critique sur ce qui ce se passe dans le monde, en continuant à suivre les bonnes sources d’information et continuer à critiquer ce qui nous indigne.

Emma, Victoria, Elsa

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