C’est au collège Langevin d’Alfortville que nous nous retrouvons aujourd’hui pour un parcours « Vivre ensemble ». Réfléchir autour de la solidarité, l’exclusion, l’engagement ou encore le sexisme, voilà notre programme. Ces thèmes ont été abordés avec une classe de 3ème, classe surprenante par ses nombreuses connaissances et les points de vus très différents qui la compose.
L’exclusion d’abord, qu’est ce qui a été dit à ce propos ? Les jeunes de la classe ont parlé des causes, des conséquences et des solutions possibles. Pour eux, être exclu signifie être isolé, être face à la solitude. Cet isolement s’expliquerait selon eux par des goûts vestimentaires particuliers ou par un délire différent. Une personnalité atypique ne ressemblant pas à la plupart de ses camarades aura plus tendance à se faire rejeter voire harceler. En parlant de toutes ces choses, les 3èmes ont déjà pu discuter de solidarité et de sexisme, deux notions hautement liées au harcèlement. Pour remédier à ça, la classe imagine l’intégration collective mais également une adaptation nécessaire des solitaires afin qu’ils puissent mieux se fondre dans la masse.
2ème grosse thématique abordée : le sexisme. Celui-ci étant présent dans toute la société, il est donc aussi logiquement présent dans les classes de collèges. Nous en avons longuement discuté ensemble en partant d’exemples concrets. Les filles ont ici pleinement conscience du sexisme au quotidien et de ses conséquences. Elles ont parlé de ce qui a déjà pu leur arriver, et de ce qui se passe tous les jours dans leur vie féminine : remarques, moqueries, rabaissement constant voire même agressions sexuelles pour certaines. De nombreux garçons parlent eux de « sexisme inversé », notamment existant à travers les punitions. En effet selon eux, les garçons seraient beaucoup plus facilement sanctionnés et leur parole moins prise en compte que les filles. Après ces discussions parfois houleuses, les jeunes ont tenté de résoudre ces problèmes. Les solutions qu’ils ont évoquées sont la discussion argumentée et factuelle, l’éducation au féminisme dès le plus jeune âge et pour tout le monde, et nous avons également entendu parler d’une solidarité féminine qu’il faudrait développer d’autant plus.
3ème thème sur lequel les élèves ont réfléchi : l’engagement. Thématique fondatrice de nos sociétés, enjeu majeur pour le futur : l’engagement semble malgré tout rester une notion un peu floue voire passe partout. En effet, la classe dans sa quasi-totalité trouve que l’engagement ne les concerne pas, qu’ils sont trop jeunes, qu’ils ne peuvent rien changer, et que si ils ne peuvent rien changer certains ne voient pas pourquoi ils devraient s’engager. La plupart associent d’ailleurs l’engagement à l’élection d’élus décisionnaires, et non à une action dont le but est de faire changer ce qui ne va pas. Cependant, grâce à la parole de quelques-uns et à toute une série de photos représentant l’engagement que nous avions préparées, ils ont pu se rendre compte que l’on peut s’engager sur tous les sujets et de n’importe quelle manière : par ce qu’ils font de leur argent, en aidant une association, en manifestant pour ses droits, en bloquant une usine polluante etc… On peut même s’engager envers soi-même pour faire attention à ce qu’on dit, par exemple s’engager à être plus gentil tout simplement ! Et d’ailleurs la classe de 3ème s’engage pour une classe plus soudée et solidaire.
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