Après une première rencontre le 9 décembre à la maison des syndicats, nous nous sommes retrouvé.e.s, à cette occasion, pour notre commission thématique n° 1 au collège Victor Hugo de Cachan, notre collège d’accueil. De 14h à 17h, dans une ambiance dynamique, nous avons échangé et débattu autour du sexisme « ordinaire ». De quoi s’agit-il ? Peut-on être sexiste sans le vouloir ? Les hommes peuvent être victimes du sexisme eux aussi ? La galanterie est-elle du sexisme ? Voici quelques questions auxquelles nos jeunes élu.es ont répondu.
Une image vaut mille mots…
…et nous l’avons confirmé. Grâce à plusieurs images illustrant des propos sexistes, les jeunes ont discuté ensemble sur la représentation qu’ils avaient de cette notion. Des images ont été disposées sur les tables et par binôme fille-garçons, les élu.e.s ont eu à choisir une photo qui représentait le sexisme selon eux. Ensuite, tous assis en cercle et par terre, binôme par binôme, les jeunes ont expliqué leur image et la raison pour laquelle ils/elles avaient été choisi.
En fonction des arguments lancés par le binôme, les autres jeunes se permettaient de réagir, ce qui a créé plusieurs débats. De nombreux constats intéressants ont émergés lorsque les jeunes se sont mis à décrire des situations de sexisme ordinaire à l’école, à la maison mais aussi dans la rue.
Sexisme dans les tâches ménagères trop souvent associées aux femmes ainsi que le soin et la garde des enfants, à un tel point que la femme peut être critiquée si elle exprime le désir de ne pas vouloir d’enfant, car elle aura, d’après la pression sociale, échoué dans son rôle de femme. Cette idée des femmes faites pour garder des enfants a tendance à sortir du cadre du foyer pour aller s’imposer dans l’espace public où l’on voit des panneaux des toilettes qui indiquent que pour changer les bébés, c’est dans les toilettes de femmes.
Sexisme dans la publicité, publicité montrant la femme comme un objet pour attirer le plus de clients possibles mais aussi la publicité ciblant les femmes qui porte surtout sur des choses autour de la beauté et les tâches de la maison tandis que pour les hommes, l’offre tourne autour des voitures, le sport et la politique.
L’imposition de la force de l’homme et le harcèlement dans la rue évoqué par une photo ou une fille se fait draguer par plusieurs hommes qui travaillent dans un bâtiment. Rapport de force qui met la femme mal à l’aise, se retrouvant en position de victime, envahie par le dégout et la peur. Peur de se faire agresser car ce sont des situations qui peuvent dégénérer si la femme se rebelle.
Code de vêtement, plus que la couleur, les garçons peuvent en être victimes s’ils s’habillent avec des vêtements dits « féminins » car « indice d’homosexualité » et source de critiques car ce n’est pas normal qu’un homme veuille ressembler à une fille, un être souvent considéré comme inférieur à l’homme. Alors que derrière la notion de « Garçon manqué » il n’y pas cette idée d’infériorité, au contraire.
Sexisme dans le monde sportif, notamment avec le football. Ce sujet a causé débat, car pour quelques-uns, c’est fini la discrimination, puisque les femmes ont aussi leur coupe du monde. D’autres pensent que c’est loin d’être fini car pas assez de diffusion, ni public et la différence de salaire est très importante. Et d’ailleurs, une allusion a été faite vis-à-vis le pouvoir du langage : « lorsque l’on parle de football masculin, on ne précise jamais le terme « masculin » tandis que lorsque l’on parle de football féminin, le genre est forcément précisé afin de faire la distinction, comme si le football n’était pas censé être féminin.
Mais en vrai, le sexisme, c’est quoi ?
Après tous ces exemples de sexisme ordinaire, les élu.e.s ont pu découvrir la définition du sexisme donnée par le Haut Conseil de l’Egalité entre les hommes et les femmes. Ils ont donc travaillé par groupe sur cette définition qui a été critiquée par tous les groupes. En effet, tous étaient d’accord sur le fait que la définition était sexiste-elle-même ! Pour eux, cette définition montre la femme en tant que seule victime par rapport à l’homme alors que pour les jeunes, le sexisme envers les hommes existe tout autant.
Quelques idées reçues sur le sexisme
Ensuite, les jeunes ont reçu des questions liées aux idées reçues sur le sexisme évoquées par le Haut Conseil de l’égalité Homme/Femme (HCE) et ont débattu en petit groupe. Ensuite, ils ont reçu la réponse écrite par le HCE et ont discuté autour d’elle. Nous avons eu un temps de mise en commun en grand groupe après chaque question. Questions traitées : Peut-on être sexiste sans le vouloir ? Les hommes peuvent-ils être victimes de sexisme ? La galanterie est-elle du sexisme ?
Juste à la fin de la commission, une fille a exprimé son incompréhension face au sexisme et l’idée de rabaisser les femmes, car les femmes sont nos êtres chers, nos mères, nos sœurs… Avec cette question, nos jeunes élu.e.s sont parti.e.s.
Et toi, qu’en penses-tu ?